Quelquefois, comme coach, nous pouvons avoir le sentiment que notre client cherche, bien plus qu’un accompagnement, une véritable prise en charge, qu’il attend de nous des solutions toutes faites, des réponses à ses plaintes, sans qu’il ait à participer à la recherche de la solution. Nous pouvons nous sentir épuisés suite à ces séances. Une hypothèse intéressante est que le client cherche à créer une symbiose.
Gabrielle est responsable d’une structure d’aide à domicile, lorsqu’elle débute son coaching, elle attend de son coach une aide directe, elle multiplie les transactions du type « vous comprenez ? », « qu’est-ce que vous feriez à ma place ? », « que me conseillez-vous dans cette situation ? ». Charles Henri est ennuyé. Il sent que sa cliente a un besoin important d’être prise en charge. Il détecte que sa cliente cherche à créer une symbiose, ce qui limite fortement son autonomie.
« Il y a symbiose lorsque deux personnes, ou davantage, se comportent comme si, ensemble, elles ne formaient qu’une seule personnalité complète. La caractéristique de cette relation est qu’aucune d’elles ne met en œuvre la gamme complète de ses états du moi »[1].
Toute personne a normalement connu une période de symbiose (ou dépendance naturelle), la symbiose naturelle est le partage et la mise en commun des besoins de la mère et du bébé en vue d’assurer la survie de celui-ci aussi longtemps que ses états du moi Adulte et Parent ne sont pas assez développés pour qu’il puisse évaluer ce qui se passe autour de lui et se protéger. La symbiose naturelle se rompt (par étapes) pour aboutir à l’autonomie de la personne. Ce processus nécessite d’apprendre à faire des demandes, d’apprendre à exprimer ses désirs, d’apprendre à exprimer ses besoins, d’apprendre à s’opposer, d’apprendre à trouver des réponses à ses propres besoins (être actif) et enfin d’apprendre à accepter les propositions parentales. Lorsque nous devenons adulte, il reste assez fréquemment des éléments de symbiose bloqués, qui nous amènent à rechercher des symbioses avec les personnes de notre entourage.
[1] Jacquie Schiff, cité par Stanley Woolams & Kristyn Huige – Dépendance normale et symbiose, Classique de l’Analyse Transactionnelle, 2, Editions d’Analyse Transactionnelle, Lyon