Comportements passifs

Dans un accompagnement de coaching, il arrive que le coach observe les ‘comportements passifs’ de son client ; c’est à dire que le client met une part importante de son énergie psychique à ne pas résoudre son problème. Ces comportements passifs[1] naissent de méconnaissances que le client fait à propos de lui-même (sur ses compétences, sa capacité à changer, sa capacité à demander de l’aide, sa capacité à agir, sa capacité à apprendre…), à propos des autres, à propos de la situation.

La naissance des comportements passifs dans une relation de coaching peut avoir plusieurs origines :

• le coach a donné trop de consignes et a des attentes parentales envers la personne, qui réagit avec son EAr et manifeste ainsi son désaccord,
• la personne réagit habituellement avec un des types de comportements passifs et reproduit ce comportement dans le traitement de la problématique concernée par le coaching,
• la personne met en œuvre de manière inconsciente un processus parallèle avec le coach, qui indique au coach, s’il en prend conscience, que les collaborateurs du coaché mettent régulièrement en œuvre des comportements passifs, que le coaché ne sait pas comment traiter.

L’Analyse Transactionnelle distingue 4 types de comportements passifs nécessitant chacun une manière particulière de traitement.

Abstention

Le client ne fait rien face au problème, le temps passe et le problème demeure, il met une énergie importante (il le fait bien évidemment totalement involontairement, en dehors de sa conscience) pour inhiber ses pensées, ses ressentis, pour rester dans la confusion ; il ne met pas en œuvre de comportements amenant une modification de la situation ou une recherche d’options. Par exemple le client ne réalise pas les actions prévues et acceptées lors de la séance précédente. Dans cette situation, l’Enfant a le pouvoir exécutif, l’Adulte est contaminé, la personne est dans l’impossibilité de penser ou dans une confusion de la pensée. Le coach va se sentir happée dans le sauvetage, ce qui peut générer une symbiose.

La sortie de l’abstention va nécessiter pour le client de trouver de l’énergie dans son Enfant Libre pour lui permettre de dépasser son inaction. Le coach sera intervenu tout d’abord en confrontant les manifestations de l’Enfant Adapté (douceur affecté du ton, hésitations, phrases laissées en suspens, pauses et silences…) : « Je te remercie de finir ta phrase, J’attends ta réponse… » ou en cherchant les croyances de l’Enfant qui le rendent si actif à ce moment.

Céline est une formatrice qui vient de changer de forme d’exercice de son activité, elle vient à sa séance de coaching en se plaignant de procrastiner, de ne pas mettre d’énergie dans le commercial qu’elle a pourtant planifié, décidé. Son coach explore avec elle ce qu’elle se dit, qui l’empêche de s’y mettre et met à jour plusieurs croyances : Céline attend que les personnes qu’elle doit joindre soient disponibles, elle attend qu’ils aient tous du travail à lui donner et craint de déranger. Des informations provenant de l’Adulte sont échangées pour permettre à Céline de diminuer l’impact des croyances et par là même de l’énergie présente dans l’Enfant Adapté soumis. Elle admet que cela lui fait peur de prendre le téléphone pour qu’on lui dise « non ». Son coach explore ensuite ce qui pourrait la motiver. « Il faudrait que je me challenge, par exemple en me disant que si j’appelle 3 personnes, je dois avoir au minimum le nom d’une autre personne à appeler de leur part ». La suite de la séance porte ensuite sur les domaines techniques.

[1] Aaron Schiff & Jacquie Schiff – Passivité, Les Classiques de l’Analyse Transactionnelle, 2, Les Editions d’Analyse Transactionnelle, Lyon

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