You are currently viewing Accompagner la peur en coaching – les principes
Photo by Hannah Wei on Unsplash

Accompagner la peur en coaching – les principes

Accompagner la peur en coaching – les principes

La peur diminue lorsqu’elle est partagée, exprimée, et lorsqu’une personne sûre d’elle m’accompagne, m’aide à la traverser. La peur se traite dans une relation d’aide, d’accompagnement, de soutien. Pour cela, il faut que je puisse la partager, la décrire, imaginer ses conséquences.

Ne pas minimiser la peur

Lorsque le coach sera confronté à la peur d’un client, il aura à apprendre à ne pas la minimiser ou la nier et à ne pas chercher à rassurer la personne trop rapidement. La peur est un indicateur utile qu’une situation présente un danger et que ce danger doit être pris en compte.

Dans la vie courante, il est très fréquent que la personne qui montre de la peur ou en parle obtienne du déni : « mais tu ne vas pas avoir peur d’une aussi petite chose, tu es grand, tu ne vas pas mourir d’un entretien avec ton patron » ; une minimisation de ses ressentis, ou encore de la réassurance, sans que l’objet même de la peur ne soit identifiée : « tu es vraiment capable de le faire, arrête de te prendre la tête avec ce nouveau poste, c’est bon pour ton avenir ». Répéter ce processus dans la séance de coaching ne sera pas aidant pour le client.

Réassurance après protections

 

Prendre la peur au sérieux va permettre d’identifier l’objet de la peur et de mettre en évidence les protections nécessaires (préparation, entrainement, acquisition de nouvelles ressources, diminution des enjeux, entretien avec une personne importante…) Ces protections sont l’élément principal qui va permettre à la peur de diminuer, pour que la personne retrouve de la confiance dans sa capacité à gérer la situation.

La réassurance vient par la suite et elle permet à la la personne de s’appuyer sur ses propres ressources et expériences. 

La peur accompagne fréquemment l’objet même de la demande de coaching.

Lorsque notre client vient dans une nouvelle étape de croissance professionnelle, après une perte d’emploi, face à un nouveau défi, avant de se lancer dans une profession libérale, la peur accompagne sa demande.

  • Suis-je à la hauteur pour ce nouveau poste ?
  • Pourrais-je faire face aux enjeux ?
  • Aurais-je les moyens pour réussir ?
  • Est-ce que je trouverai de l’aide ?

L’intérêt du coaching est de l’aider à dépasser sa peur pour lui permettre d’atteindre ses objectifs.

La peur d’un entretien de recadrage. Valérie est RRH dans une société du secteur de la finance, elle vient d’être convoquée par son responsable. Elle suit un coaching depuis quelques séances, centré sur le développement de sa posture de conseil auprès des services opérationnels de l’entreprise. Le service RH développe une nouvelle politique de proximité et les attributions de Valérie ont largement évoluées depuis un an.

Elle sait que cet entretien a pour objectif un recadrage suite à une remontée d’information négative d’un directeur de région. Pendant la séance de coaching avec Mathieu, son coach, elle explique combien elle a peur de décevoir, de ne pas y arriver, peur des conséquences pour son job. La peur est forte, Valérie ne sait plus comment s’en sortir, elle redoute d’aller à l’entretien et est prête à se mettre en maladie pour éviter de faire face. A suivre.

En partant du principe que la plupart des peurs peuvent être surmontées, il suffit souvent de surmonter sa peur une fois, avec l’aide du coach, pour ne plus les rencontrer les fois suivantes.

Solitude et exposé des peurs dans la relation

Nous avons l’habitude dans la vie courante de cacher nos peurs, parce qu’elles ne sont pas acceptées. Nous avons ainsi appris à faire tout seul. Hors chercher à traiter ses peurs seul, ne permet pas vraiment d’en prendre soin. Ramener sa peur dans une relation avec une personne calme, sûre, de confiance permet de s’apaiser rapidement et de trouver des solutions nouvelles au problème. Lorsque l’on cherche à traiter seul sa peur, on risque de trouver des options connues et non fonctionnelles.

Au-delà de la relation à une personne de confiance, l’appartenance à un groupe ou à une famille et l’apprentissage vont contribuer au sentiment de sécurité et diminuer les peurs. Si cela est possible dans la relation de coaching, permettre au client de retrouver du lien avec des personnes importantes sera très utile.

 

 

Lorsque l’émotion se présente dans la séance, le coach doit d’abord accueillir l’émotion elle- même, dans une attitude de sécurité, puis il pourra aider la personne à traverser l’obstacle. Pour cela, dès qu’une émotion est présente, elle prend la place de tout ce qui était en train d’être travaillé dans la séance. Prendre soin de l’émotion devient prioritaire.

Étapes d’un processus d’accompagnement de la peur en coaching

  1. Accepter et normaliser la peur
  2. Identifier l’objet de la peur
  3. Évaluer le degré de risque ou les enjeux
  4. Identifier le besoin à satisfaire
  5. Identifier les protections et permissions utiles pour retrouver la puissance
  6. Permettre à la personne de se réassurer
  7. Partager avec la personne (sur le processus, sur le contenu)

Bien évidemment ces étapes ne sont que formelles, chaque séance d’accompagnement est différente, l’essentiel est que la personne puisse retrouver l’énergie qui est habituellement la sienne et sortir du blocage ou du risque de passage à l’acte lié à la peur.