Le burn-out est-il accessible au coaching ?
Marc est responsable administratif et financier d’une enseigne de distribution spécialisée, après 20 ans d’activité intense où il a fait ses preuves, il s’arrête brusquement, incapable d’aller travailler ce matin, en burn-out.
Ghislaine est chercheur au sein de l’industrie pharmaceutique, elle laisse une lettre à ses collègues et disparaît de l’entreprise. On la retrouve en Inde quelques mois plus tard, elle a fait un burn-out.
Les exemples sont nombreux de ces cadres, infirmiers, enseignants qui sont usés de l’intérieur, brûlés par le travail, avec une incapacité à reprendre le cours de leur vie professionnelle qui était auparavant brillante et engagée.
Serions-nous tous en burn-out ?
C’est en tout cas un danger grandissant dans l’analyse des risques psycho-sociaux. La fatigue fait partie inhérente du travail, que l’on soit manager, avec une fatigue liée à la nécessaire concentration, aux interruptions, aux décisions complexes ; ou que l’on soit maçon, avec son cortège de poids à porter, de tensions musculaires. Au travail, nous utilisons notre énergie physique, nos ressources, mais de là à être épuisé, vidé, sans énergie, il y a un pas. Et quel pas, celui qui mène de la santé à la maladie ! Le burn-out est un trouble du trop : trop de travail, de stress, de pression ; de la recherche permanente de la perfection et de l’efficacité. Mais c’est aussi un trouble du manque : manque de sens, d’humanisme et de reconnaissance ; de l’individualisme au sein des collectifs de travail.
Retrouver le sens et le plaisir
La lecture du philosophe Pascal Chabot qui publie « Global burn-out » au PUF (2013), nous interroge sur ce symptôme des limites de nos organisations et des modes de vie au travail. Il ne se contente pas de dresser un constat amer sur la situation, mais nous ouvre les portes de l’espoir, par exemple au travers de sa définition du travail (p 70) « travailler est œuvrer en lien avec autrui ». Il nous propose également de réfléchir à la prévention du burn-out. La check-list du manager devrait ainsi comporter les actions suivantes : écouter les plaintes ; identifier les personnes qui sont dans une adaptation permanente, qui en oublient leurs désirs de réalisation ; valoriser les réalisations ; partager de la reconnaissance pour l’engagement de chacun dans l’activité. Et plus important encore, redonner du sens au travail, favoriser les liens entre les personnes, créer de la coopération et rechercher le plaisir. Pour Christophe Dejours, psychanalyste et spécialiste du travail au CNAM, c’est par la reconnaissance que la souffrance du travail peut se transformer en plaisir.
Si le burn-out avéré nécessite un passage chez le médecin, puis chez un thérapeute ; la période d’excès d’activité, le détachement, les premiers signes peuvent être abordés en coaching.
Daniel Chernet, Facilitateur du travail d’équipe, coach
Formateur et Superviseur de coachs