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Responsabilité du coach utilisant l’analyse transactionnelle

Responsabilité du coach utilisant l’analyse transactionnelle.

Être praticien de l’analyse transactionnelle dans le champ organisation est un réel privilège, que l’on exerce sous la forme du coaching individuel ou d’interventions au sein des équipes constituées. Cette position particulière nécessite une prise de conscience profonde des privilèges et des limites de l’exercice de son activité et l’analyse des méthodes que l’on emploie et de ses interventions dans une vision éthique de son action.

Accompagner des clients dans leur développement professionnel et personnel, leur permettre d’atteindre leurs objectifs, d’y voir plus clair dans leur carrière, d’identifier les impacts de leur vie professionnelle sur leur vie privée, de développer une pensée consciente à propos de leurs difficultés, de mieux définir leurs objectifs, d’arrêter de jouer des jeux psychologiques, amène l’analyste transactionnel a avoir un réel impact sur la vie de la personne accompagnée. Il exerce une autorité, au travers de ses compétences, connaissances, éclairages sur le monde. Par cette autorité que son client lui reconnaît, il permet l’exercice de sa puissance lorsqu’il conduit son client à avancer dans l’atteinte de son contrat. Il peut également exercer un pouvoir lorsqu’au détours d’un accompagnement, il amène la personne accompagnée dans une direction qui n’est pas nécessairement celle qu’elle aurait choisie en toute connaissance de cause, lorsqu’il exploite la relation à des fins mercantiles ou en lien avec son scénario, lorsqu’il impose sa propre construction du monde (son cadre de référence) à son client.

Enfin, il tire un profit personnel de la rencontre au travers de la découverte du cadre de référence de l’autre, de l’approche d’une certaine intimité, de la qualité de la relation, de l’impact narcissique de la reconnaissance que le client lui accorde.

Interventions dans les équipes

Lorsqu’il intervient au sein des équipes – ce qui est le cas des praticiens en analyse transactionnelle du champ organisation avec des variantes selon leur origine professionnelle (managers, responsables d’équipe, consultants, formateurs) –, lorsqu’il pratique la psychiatrie sociale dont Eric Berne se voulait le chantre[1], l’analyste transactionnel peut de plus avoir un impact social notable. Bien souvent, ses interventions ont une relative efficacité, et quelquefois, lorsqu’il accompagne des cadres qui élargissent leur cadre de référence, modifient leurs comportements et développent des modèles de management plus respectueux des personnes, il conduit au  changement au sein des systèmes sociaux.

Lorsqu’il dénoue une situation de crise, de conflit, qu’il aide l’entreprise à se réparer après des situations de blocage, qu’il accompagne les fusions – acquisitions dans une dynamique d’Okness, il développe les potentiels d’autonomie des structures et des personnes, limite les souffrances et les impacts psychologiques ou physiologiques sur les personnes. Son autorité et son pouvoir vont alors dans le sens de ses valeurs humanistes. Dans ce type d’intervention l’impact va au-delà du développement professionnel des personnes accompagnées, elle s’accompagne d’une communication et d’une modélisation à partir des valeurs fondamentales de l’analyse transactionnelle, de sa ‘philosophie’.

Mais toute intervention ne conduit pas au changement, dans d’autres cas, l’intervenant va conduire, à l’acceptation par les acteurs de nouvelles contraintes, de systèmes dysfonctionnels de communication ou d’organisation. Il pourra renforcer l’adaptation de la personne ou de l’équipe accompagnée à des fonctionnements ‘limites’, il contribuera à renforcer la culture existante, il joue alors le rôle de soupape et son intervention contribue au maintien du système en l’état.

Prenons un exemple : dans cet établissement hospitalier, les souhaits des jeunes cadres ne sont pas pris en compte par la direction des soins, ainsi telle cadre de santé fraîchement sortie de l’école se retrouve dans le service dont elle est issue, service qu’elle a souhaité quitter. Cette prise de fonction entraînant un stress important lié à la fois à la découverte du poste, à la nécessité de trouver comment se repositionner face à ses anciens collègues et à des difficultés relationnelles avec certains médecins nées de ses prises de position antérieures…

[1] Eric Berne : théorie des groupes et des organisations

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