Accompagner la peur en coaching – exemple de processus hypnotique
Il existe bien sûr de nombreuses manières d’intervenir sur la peur en coaching. Outre la voie de l’accompagnement par le questionnement et la recherche de protection (décrit ici), d’autres manières de faire qui passent par le corps, (EFT, harmonisation) ou par les pratiques narratives avec l’externalisation du problème, par la prescription du symptôme, par la créativité, l’accès à l’inconscient.
- La voie de la solution vise à rechercher les fois ou notre client a déjà pu dépasser une peur du même type. Si elle doit parler en public, quelles sont toutes les fois où elle a eu du plaisir à parler en public, quelles étaient les conditions qui ont permis ce plaisir, quelles étaient les personnes présentes, qu’est- ce qu’elles pourraient lui dire pour la soutenir. Il n’y a pas de peur lorsque l’avenir est envisagé positivement.
- Les pratiques narratives visent à externaliser la peur (en faire un élément détaché de la personne, quelque chose qui l’influence au lieu de quelque chose qui ferait partie de son identité). Il s’agit ensuite de détailler les manières d’agir de la peur, comment si prend-elle pour te faire croire que tu n’y arriveras pas ? L’étape suivante consiste à identifier avec la personne les comportements qui mettent en évidence les résistances qu’elle a déjà montré face à la peur. Les actions qu’elle a pu réussir, (ce que l’on nomme fines traces) l’influence de ces actions antérieures sur la situation d’aujourd’hui. Il est aussi possible de rechercher avec notre client quelles sont les personnes qui peuvent connaître la capacité de la personne à gérer sa peur, à être courageuse. C’est également une belle manière d’agir. Pour une première approche des pratiques narratives, lire Alice Morgan (Alice Morgan – Qu’est ce que l’approche narrative – Hermann / l’Entrepôt – 2010).
- Les pratiques corporelles. L’influence de la peur sur la performance et la créativité dans les entreprises est telle que je milite pour qu’il soit possible d’intervenir à la demande des professionnels avec des techniques d’intervention rapides, issues de pratiques thérapeutiques, du type EFT, EMDR ou neuro-harmonisation (R) de Frédéric Marquet. Pour moi, avant d’utiliser ces techniques, il est nécessaire d’avoir été formé et d’avoir pratiqué sur soi avec des personnes plus avancées.
- Hypnose. La peur empêche la prise de décision, rappelons-le, lorsqu’il est possible de traiter la peur par hypnose, la décision devient alors simple, sans qu’il n’y ait eu de conseil de la part du coach. Il existe de très nombreux protocoles d’hypnose permettant de traiter de la peur. Ici, un exemple.
Marie-Luce est coach depuis de nombreuses années, elle réalise déjà des supervisions, mais peu et elle aimerait se développer professionnellement dans ce domaine. Bien que formée, elle n’ose pas, ne prend pas de décisions, hésite et ne met pas d’action en œuvre. Elle est prête à refaire une formation longue avant de se lancer, « pour être sûre ». En supervision, nous choisissons de traiter le problème par l’hypnose.
Le processus est le suivant : je lui demande de poser chacune de ses options (faire une formation / se lancer maintenant) dans une de ses mains en suspension. De prendre le temps de ressentir ce que chacune de ses options génère dans ses mains. Puis de choisir une option. Elle décide de choisir se lancer maintenant. Elle ressent alors de la peur. Je lui demande de déposer cette peur dans sa main, d’observer l’image qui nait. Il s’agit d’un caillou, lourd, anguleux. Par alternance, elle posera le caillou sur le bureau et observera les pensées, les images qui naissent, puis reprendra le caillou dans sa main. Il va changer de forme, s’arrondir, puis devenir de plus en plus fin, jusqu’à disparaître. A ce moment, Marie-Luce est sûre que c’est la bonne décision.
Le processus se poursuit en identifiant une forme qui va pouvoir l’aider à remplir son projet. Une forme nait légère, mais non définie. Puis apparaitront les mots de confiance, d’harmonie, de puissance qui vont permettre à cette forme de prendre des contours, jusqu’à devenir une plume bleue.
Elle vérifie que l’autre option n’a plus de puissance en la prenant dans sa main. La dernière question porte sur une action qu’elle va pouvoir faire désormais. Elle identifie plusieurs actions permettant le démarrage de son nouveau positionnement.